Combien d’eau consomme la production de spiruline française?
La spiruline, une microalgue bleu-vert, est considérée comme l’un des superaliments les plus nutritifs au monde par l’OMS et l’UNESCO (juste ça !). Sa popularité a augmenté ces dernières années en raison de sa richesse en protéines, en vitamines, en minéraux et en antioxydants.
En tant qu’entrepreneurs éco-conscients, et compte tenu de l’importance croissante de la durabilité environnementale des produits alimentaires, nous considérons essentiel d’évaluer l’empreinte hydrique de la production de spiruline.
Depuis 2 ans, nous mesurons nos consommations d’eau à chaque poste de production ou de nettoyage, et nous avons enfin compilé ces données pour les rapporter aux volumes de spiruline récoltée chaque année ! Un gros travail réalisé par notre responsable qualité en particulier.
Dans cet article, nous explorerons la consommation d’eau nécessaire pour produire de la spiruline française et les mesures prises pour minimiser son impact environnemental au sein des exploitations de notre réseau de producteurs.
La spiruline française et son processus de production
La spiruline est cultivée dans des bassins d’eau douce, utilisant des méthodes d’aquaculture telles que l’oxygénation des bassins ou la filtration et la recirculation d’eau par exemple.
Les bassins sont très peu profonds, ils contiennent en moyenne 12 cm d’eau dans nos bassins de Tourbes (sud de la France). Pendant la phase de croissance, la spiruline absorbe les nutriments présents dans l’eau et se multiplie rapidement par photosynthèse. Grosso modo, la spiruline s’allonge et décide de se diviser en deux quand elle estime qu’elle est assez mature, on parle de croissance exponentielle. Ce n’est pas pour rien qu’elle survit depuis plus de 3,5 milliards d’années !
D’avril à novembre en France, elle peut être récoltée tous les jours. Lavée, séchée et transformée en poudre ou en comprimés pour la consommation humaine dans la majorité des fermes. Chez Umamiz & Les Spiruvores, nous proposons également de la spiruline fraîche
Consommation d’eau dans la production de spiruline
La consommation d’eau dans la production de spiruline, en tout cas chez Umamiz & Les Spiruvores est faible comparée à d’autres cultures ou élevages intensifs. Bien qu’elles se développent en milieu aquatique, les microalgues (ou “cyanobactéries” pour les connaisseurs) comme la spiruline nécessitent beaucoup moins d’eau que les cultures terrestres ! De plus, elle est cultivée en France dans des milieux clos, sous serre ou en photobioréacteur, réduisant ainsi les pertes par évaporation et les risques de contamination.
La quantité d’eau nécessaire pour produire de la spiruline peut varier en fonction de plusieurs facteurs, tels que les conditions climatiques, les méthodes de culture et de maintien du milieu de culture, ou les techniques de nettoyage des locaux.
En moyenne et d’après nos relevés hebdomadaires, la consommation d’eau pour produire un kilogramme de spiruline (fraîche ou sèche, la déshydratation ne consomme pas plus d’eau) est de 216 litres. Cela reste bien inférieur à la quantité d’eau nécessaire pour produire des protéines animales telles que la viande (15 400 L pour 1 kg de bœuf, 4 430 L pour 1 kg de poulet) et les produits laitiers (940 L pour 1 kg de fromage). À noter que le champion de la consommation d’eau est la plus célèbre des boissons énergisantes : la café (20 000 L pour 1 kg).
Apportons une nuance importante : Nous n’avons pas de données chiffrées sur la consommation d’eau nécessaire à la fabrication de nos fertilisants, ni de nos emballages, et cela fausse notre calcul, concédons le et c’est un manque.
Mesures pour minimiser l’empreinte hydrique de la production de spiruline
Les producteurs de spiruline française ont pris des mesures pour minimiser leur empreinte hydrique et améliorer la durabilité de leur production. Parmi celles-ci on peut citer :
- Recyclage de l’eau : Les systèmes de culture en boucle fermée permettent de réutiliser l’eau pour plusieurs cycles de culture, réduisant ainsi la consommation globale d’eau.
- Technologies de culture efficaces : Les avancées technologiques dans les systèmes de culture, tels que l’utilisation de bioréacteurs ou de photobioréacteurs, permettent d’optimiser les conditions de croissance et de réduire la consommation d’eau.
- Gestion de la qualité de l’eau : Maintenir une bonne qualité de l’eau grâce à l’épuration du milieu au moyen d’écumeurs de protéines permet de limiter le besoin de procéder à des purges (remplacement d’une partie du milieu de culture), et ainsi de minimiser les besoins en eau supplémentaires.
Bien entendu, le plus gros bloquant pour la mise en place de nouveaux processus écologiques est le manque de ressources financières au sein de notre filière artisanale. Notre choix de rémunérer au plus haut prix possible la spiruline issue de notre réseau de producteurs, et de ne pas faire pression pour qu’il baisse chaque année, doit permettre d’améliorer au fur et à mesure la qualité du matériel de production et des méthodes de gestion des flux.
La production de spiruline française mobilise une très faible quantité d’eau par rapport à d’autres cultures végétales comme le soja ou à l’élevage animal. Elle fait partie des plus exemplaires lorsqu’on s’attarde sur les méthodes de production dites “paysannes”.
Cependant, 90 % de la spiruline consommée en France provient d’Asie et des USA. Les exigences en matière de qualité de l’eau ou d’utilisation d’intrants de synthèse sont différentes des normes européennes, d’où l’avis de l’ANSE sur les dangers que peut présenter la spiruline importée quand elle ne présente pas des garanties documentées, comme par exemple tout simplement des analyses d’eau, de métaux lourds et de résidus de pesticides. C’est pour cela que nous nous engageons à mettre en ligne les rapports d’analyses de nos bassins de spiruline afin de casser ces clichés avec une transparence qui ne laisse plus place au doute pour le consommateur.
Les producteurs de spiruline française sont conscients de l’importance de la durabilité environnementale et ont adopté des mesures pour minimiser encore plus leur empreinte hydrique. Des techniques telles que le recyclage de l’eau et l’amélioration des technologies de culture contribuent à réduire la consommation d’eau nécessaire pour produire de la spiruline. On peut toujours faire mieux pour améliorer l’impact écologique de la culture de spiruline française, mais on a conscience aussi qu’elle est de loin une des plus respectueuses de l’environnement à long terme.
